Espagnols, la justice est morte!
C’est en détournant la célèbre maxime « Espagnols, Franco est mort. » que je commenterai une actualité bien triste aujourd’hui.
Le juge espagnol Baltasar Garzon a été suspendu ce matin de ses fonctions dans la procédure normale concernant un abus de pouvoir. Lequel ? Avoir voulu ouvrir une enquête sur les crimes amnistiés de la dictature franquiste. En Union Européenne, en démocratie, un juge peut voir sa carrière terminée (Garzon encourt 20 ans d’interdiction d’exercice alors qu’il est déjà âgé de 54 ans) quand il souhaite enquêter sur les disparus de la Guerre Civile Espagnole et de la dictature (ce n’est encore jamais arrivé).
La plainte, émanant d’organisations d’extrême-droite, invoque la loi d’amnistie générale de 1977. Doit-on fermer les yeux sur les crimes d’une dictature fasciste ? Non, et certainement empêcher le travail de ceux qui cherchent la vérité et un travail de mémoire des victimes.
Notons que de nombreux juristes dans le monde soutiennent le juge Garzon en estimant que les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles. Par conséquent, la loi d’amnistie générale espagnole serait non-conforme au droit international.