Les jeunes et la lecture.

Certains jeunes n’aiment pas lire. Heureusement que des phénomènes de mode lancent parfois ceux-ci vers l’univers littéraire malgré les critiques de certains (comme je le répète souvent, la saga Twilight peut amener ses lecteurs à découvrir Anne Rice ou Bram Stocker et peu se souvienne de l’engouement pour le Seigneur des anneaux lors de la sortie des films).  

Mais imaginez maintenant qu’on mette volontairement des bâtons dans les roues des jeunes qui aimeraient lire à l’école ! En effet, suite aux plaintes de plusieurs parents, la ministre Simonet (CDH) propose de fixer une ligne de conduite pour les lectures scolaires et d’éviter le « mauvais goût ».  

Sans pour autant bannir les ouvrages à l’index, on peut s’interroger sur le rôle des enseignants sur le choix des livres et du débat sociétal qui s’ensuit. Sont visés aujourd’hui ces deux livres : « Je vais bien, ne t'en fais pas », et « La nuit des enfants-rois » (proposé en lecture depuis… 20 ans !). On retrouve par exemple dans ce-dernier un passage décrivant le viol d’une adolescente.

Comment définir les critères pour juger de l’acceptabilité d’un bouquin ? Zola, Sade ou Kafka seraient certainement jugés contraires à la morale (surtout Sade hein, le coquin). Et pourquoi viser la lecture en particulier alors que la violence crue ou le sexe s’exprime sans vergognes face aux mêmes jeunes quand ils surfent sur internet ou qu’ils regardent la télévision ? Aborder un livre qui parle d’un sujet fort (la mort, la violence gratuite, la drogue, le sexe) en classe est justement un bon moyen, si l’encadrement professoral suit, de provoquer le débat intelligent au sein des jeunes.

Cette mesure s’apparente pour moi à une forme de censure puritaine de mauvais goût justement. Quelle hypocrisie de prétendre protéger la morale de nos enfants en s’attaquant à l’école pour, encore une fois, dédouaner les parents.  Vous savez, Bella couche avec Edward et son accouchement n’est pas de tout repos.